à Huelva, Andalousie – L’exploitation derrière les barquettes de fraises

Huelva, c’est en Andalousie, à l’extreme sud ouest entre Portugal et Gibraltar.

Une région qui étrangement, fait penser fort à la Camargue : la fin de la terre dans une ambiance rase et sableuse, des chevaux et une culture taurine, un tourisme propret, des industries lourdes et des immensités dédiées aux cultures d’exportation.

Ici c’est les fruits rouges, fraises, framboises, cassis qui inondent l’Europe dès février ou mars. Et leur 100000 travailleurs et travailleuses, dont une moitié de personnes étrangères.

En France, des actions syndicales, dans la lignée de ce que l’actualité a nommé la crise des agriculteurs, ont mis l’accent sur ces imports massifs de produits dont les prix de vente en magasin sont en dessous des coûts de production ici…

Il nous paraît important de faire la lumière sur ce qui se passe aussi donc au bout de l’Europe, derrière ces barquettes. Avec Patri, du groupe des Journalières de Huelva en lutte.

On peut retrouver les Jornaleras de Huelva en Lucha sur le net  > leur site // leur facebook

Et quand on comprend l’espagnol, on peut se plonger dans le livre”Abramos los cancelas” (“ouvrons les portes“) d’Ana Pinto et Nazaret Castro, sur la lutte des Jornalières de Huelva.
On peut aussi écouter leur podcast “De eso no se habla”, (“de ça on s’en parle pas”), une série frappante, forcément. C’est sur www.deesonosehabla.com.

Cette présentation de Patri s’est faite à l’occasion d’une rencontre avec le CODETRAS, le Collectif de défense des travailleurs et travailleuses étrangères dans l’agriculture, basé en Provence. > www.codetras.org

Merci à Patri et à tout le groupe des Jornaleras qui continue à s’activer là bas.
Grand merci à Solenne pour la traduction et à Eva pour sa voix.

Durée : 38 minutes
Musiques : Daïda, (A) Passionata (début) et Hourvari (fin) // Nils Frahm, For – Luke Abbott Rework (milieu)

Un mot aussi des 17 travailleurs en lutte à Malemort du Comtat, bien en France donc, avec lesquels nous avons réalisé une première émission sur l’exploitation des personnes étrangères dans l’agriculture. Après 1 à 3 an de travail sans salaire, et victimes de corruption à tous les niveaux depuis leur départ du Maroc ou ils ont du acheter leur contrat, ces 17 travailleurs se sont mis en lutte en occupant la maison de saisonniers du patron. Leurs plaintes au Prud’hommes en juillet dernier, donneront lieu à des audiences le 21 juin… Aucune nouvelles par contre de leur demandes de titre de séjour temporaire, déposées en décembre 2023, qui leur permettrait de circuler librement et de pouvoir travailler, soutenir leur famille, et puis de mener à bien leur bataille juridique. Ils restent donc dans la même situation d’attente, avec pour seule aide les restos du coeur et des réseaux de soutiens bénévoles. A 17 dans une villa pour 4, sans eau ni électricité, sans droit ni titre en France, dans l’ombre d’une région d’exploitation.