Un champ d’ambivalence #5 – Zoé

L'intime est politique - 29 avril 2024
Un champ d’ambivalence #5 – Zoé

Un champ d’ambivalence #5 – Zoé

Le genre est une construction sociale, un processus relationnel, un rapport de pouvoir mais surtout un grand champ d’ambivalence. Parfois on ne sait pas comment en parler de peur de dire n’importe quoi, souvent on dit n’importe quoi en voulant absolument en parler. On ne nous apprend pas à l’observer, ni à le regarder évoluer. Il s’agirait pourtant peut-être d’en cultiver une parcelle à soi et de partager ses récoltes intimes, peut-être enfin sortir des visions normées, sortir de ce fameux duo “homme-femme”.
J’ai donc moissonné des témoignages, des anecdotes autour de moi, histoire de cultiver à ma manière les questions qui peuplent mon entourage, les frictions, les certitudes, les impasses, les doutes et les espoirs.

Une série courte proposée par JonasM, à retrouver plus ou moins tous les mois ici et là sur les ondes

Musique: Chapi Chapo et les petites musiques de pluie

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Episode #5: Zoé

Extraits du texte de John Stoltenberg “Refuser d’être un homme”

[…]  Je crois que quelque part dans notre for intérieur, chacun et chacune de nous a toujours su quelque chose de la relativité du genre. Nous savons, au fond, que nos corps abritent des ressemblances profondes, que nous sommes toutes et tous innervés de façon à vivre en profonde harmonie une résonance érotique avec le corps d’une personne à nos côtés. Au plan physiologique, nous sommes beaucoup plus semblables que différents. Les structures tissulaires qui sont devenues labiales et clitoridiennes, ou scrotales et péniennes, n’ont pas oublié leurs origines communes. Leurs sensations viennent de la même source. Les réseaux nerveux et les entrelacs sanguins de nos bas-ventres réciproques bourdonnent d’électricité et de fluides comme s’ils étaient interreliés et irrigués de concert. C’est ce que nous vivons quand nous ressentons les sentiments de quelqu’un d’autre. C’est ce qui peut se produire quand du sexe est mutuel, égalitaire, réciproque et de l’ordre d’une communion profonde. […]

Merci à Zoé pour son témoignage, et Simon pour sa voix.